Aéronautique. Un plan pour soutenir la filière et créer l’avion du futur moins polluant

Gravement déstabilisée par la chute des commandes d’avions civils, la filière aéronautique va bénéficier d’un plan de soutien de 15 milliards d’euros. Outre des mesures générales pour l’emploi, la formation et dédiées à la consolidation de la filière (soutien à la trésorerie, aide au chômage partiel à long terme – en discussion, commandes publiques), il comprend la création de deux fonds : fonds d’investissement d’un milliard d’euros et un fonds d’accompagnement des PME-ETI de 300 M€…

L’urgence absolue étant d’éviter le licenciement de 30 000 emplois considérés « à risque » dès cet été et de 100 000 postes dans les 6 mois. Safran envisage un recul de 30 % de son activité. Il serait de 40 % chez Airbus. Le secteur pourrait bénéficier, pendant 2 ans, des mesures de chômage partiel. La mesure doit être actée le 1er juillet.

Autre mesure prioritaire : soutenir les exportations afin d’éviter une cascade d’annulation de commandes. Airbus précise que la compagnie doit « avoir près de 150 avions terminés et non livrés ». C’est un choc pour ce secteur habitué à une croissance soutenue  « 6 % en moyenne depuis 1994 ». L’aéronautique emploie 195 000 personnes en France auxquels il convient d’ajouter les emplois indirects, soit au total 300 000 emplois. Plus de 47 000 travaillent pour Airbus. Jusqu’ici le secteur générait 34 milliards d’euros d’excédents commerciaux annuels. Bercy met en place un fonds d’investissement spécifique de 500 M€ afin de soutenir les sous-traitants.

Enfin, la filière doit se réinventer en travaillant sur la numérisation de l’outil industriel avec l’usine 4.0 et l’avion vert « zéro émission » de CO2 espéré pour 2035. Le Conseil pour la recherche aéronautique civile a d’ailleurs débloqué 1,5 milliards d’euros pour son développement.