La hausse des accidents du travail sur 2018

Après avoir atteint, en 2017, son plus bas niveau depuis la fin des années 40, le nombre d’accidents du travail est reparti à la hausse en 2018. Selon la Carsat, ils ont augmenté de 2,9 % l’an passé pour atteindre 651 103 nouveaux sinistres, dont 551 mortels. Le risque routier et les manutentions manuelles en sont les principales causes. Le transport, le BTP et les services sont les secteurs les plus exposés. La fréquence des accidents reste stable, depuis 5 ans, autour de 34 accidents du travail pour 1 000 salariés (45/1 000 il y a 20 ans).

Les activités de services, dont l’intérim et l’aide et soins à la personne sont les secteurs qui connaissent la plus forte progression des accidents de travail (+5 %), devant les industries du bois, de l’ameublement, du papier-carton (+4,5 %). Le BTP, le transport ou l’alimentation connaissent une progression « moins marquée » quand les accidents refluent dans les secteurs de la chimie et des activités de bureau (banques, assurances, administration).

Côté données sexuées, ce sont les hommes qui, en 2018, ont subi les 2/3 des accidents du travail. Mais le nombre d’accidents masculins a diminué de 29 % quand il a augmenté de 30,5 % pour les femmes. Si les hommes travaillant dans le BTP ont subi 87 000 accidents du travail, les femmes du secteur de la santé-nettoyage-intérim en ont connu 95 300, battant en brèche les idées reçues sur la plus grande dangerosité de certains secteurs d’activité. Sur les 15 dernières années, ce sont aussi les femmes qui ont le plus été victimes d’accident de trajet travail-domicile (+18,6 % contre -13,3 % pour les hommes).

Depuis 2000, les maladies professionnelles ont explosé de 101 %. Si le nombre de personnes concernées est identique pour les 2 sexes, le nombre de femmes touchées évolue 2 fois plus rapidement que celui des hommes. Le BTP et la métallurgie, avec respectivement 6 500 et 4 600 cas, sont les 2 secteurs les plus pathogènes pour les hommes. Les femmes travaillant dans les secteurs services-commerce-industries alimentaires (6 700 cas) et santé-nettoyage-intérim (6 500) sont les plus exposées.

Anne-Michèle Chartier, médecin du travail et présidente de la CFE-CGC de cette profession rappelle que « des gens qui travaillent plus vieux, ce sera davantage d’arrêts maladie, de maladies professionnelles, d’invalidités partielles et de personnes licenciées pour inaptitude ».

 

 

Sources : Les Echos, Ouest-France, Libération, 03-04-09/12/19