Fin 2024, près d’un allocataire du RSA sur deux était inscrit à France Travail

Depuis janvier 2025, tous les allocataires du revenu de solidarité active (RSA) doivent être inscrits à France Travail. Cette obligation, issue de la loi Plein emploi, s’accompagne d’un accompagnement renforcé et personnalisé vers l’emploi. Une étude de l’Insee fait le point sur leur situation sur le marché du travail fin 2024.
Enrichie depuis peu, l’enquête Emploi de l’Insee permet désormais d’évaluer plus précisément la situation des allocataires du revenu de solidarité active (RSA) sur le marché du travail. Retour sur les principaux enseignements concernant ce public globalement plus éloigné de l’emploi.
Près d'un bénéficiaire du RSA sur deux est inscrit à France Travail, fin 2024
Au 3e trimestre 2024, selon la Caisse d’Allocations familiales (CAF), près de deux millions de foyers perçoivent le RSA. Selon l’Insee, 45 % des bénéficiaires du RSA sont en emploi ou au chômage, un taux bien inférieur à celui du reste de la population (76 %). Leur taux d’emploi atteint 26,3 %.
À la fin de l’année 2024, à la veille de la mise en œuvre de la loi pour le Plein emploi, près d’un bénéficiaire du RSA sur deux est inscrit à France Travail. C’est notamment le cas de 84,3 % de ceux qui sont au chômage.
Inscrits ou non-inscrits à France Travail : des profils et des situations contrastés
Les allocataires inscrits à France Travail forment une population relativement homogène, souvent plus proche du marché du travail… mais contrainte. Ils occupent plus fréquemment des emplois précaires (CDD, intérim) et travaillent davantage à temps partiel. Le sous-emploi les touche de manière significative : 29,3 % d’entre eux souhaiteraient travailler davantage, contre 10 % pour les inscrits et 3,9 % pour le reste de la population.
À l’inverse, les non-inscrits présentent des profils plus variés. Une part plus importante d’entre eux est en emploi stable : 17,7 % sont en CDI (contre 4,3 % des inscrits). Ils sont aussi plus nombreux à travailler à temps complet (21,7 % contre 9,2 % des inscrits). Toutefois, plus de la moitié des non-inscrits sont inactifs.
Santé, famille ou encore découragement : des freins à l’insertion
Près de 55 % des allocataires du RSA sont inactifs. Cette situation concerne davantage les non-inscrits (63,6 %) que les inscrits (44,3 %) à France Travail.
L’inactivité s’explique principalement par des problèmes de santé, une invalidité ou des responsabilités familiales, quel que soit le statut d’inscription. Mais certains motifs, comme la poursuite d’étude, de formation ou la retraite, sont bien plus fréquents chez les non-inscrits.
Parmi les 15-29 ans bénéficiaires du RSA non-inscrits à France Travail, près d’un sur deux (46,7 %) est en étude ou en formation, contre seulement 8,5 % des inscrits et 35,3 % des non-bénéficiaires de la même tranche d’âge.
Enfin, le sentiment de découragement touche 2,2 % des allocataires du RSA, et plus encore ceux qui sont pourtant inscrits à France Travail (3 %).